Sunday, September 18, 2005

Simone de Beauvoir on New Orleans, 1947

Longtemps encore nous roulons dans la nuit. De loin en loin, des lumières s’allument, mais ce n’est qu’un poste d’essence perdu au milieu du delta. Des miles et des miles de nuit humide, des ponts, des eaux sombres, d’autres ponts, d’autres eaux, la meme nuit, et voici qu’enfin les lumières s’agglomèrent. Maintenant ce sont des avenues, des carrefours, et d’autres avenues et d’autres carrefours, des faubourgs et d’autres faubourgs. Et enfin voici Broadway, voici Market Street: la grande rue illumine, grouillante qui porte ici le nom de Canal Street. Cette ville, demain matin, ce sera la Nouvelle Orléans. [L’Amérique au jour le jour, 28 Mars 1947 (Gallimard, 1954, pp. 215-16)].

[We travel long into the night. Lights appear here and there, but they’re only from a gas station lost in the middle of the delta. Miles and miles of humid night, bridges, dark waters, more bridges, more waters, the same night. At last the lights cluster together. Now there are avenues, intersections, more avenues and more intersections, suburbs and more suburbs. And finally, here is Broadway, here is Market Street—the brightly lit main road, swarming with people, named Canal Street. Tomorrow morning, this city will be New Orleans. [America Day by Day, tr. Carol Cosman, (California, 1999, p. 218)].